Le concept des Centrales Villageoises a été porté initialement par les Parcs naturels régionaux avec l'ambition de s'inscrire dans une approche territoriale de l'énergie.
Il s'agit de mettre les projets de production d'énergie renouvelable au service du développement des territoires et de leurs acteurs.
En effet, les politiques locales mettent rarement l'énergie au premier rang de leurs préoccupations : viennent d'abord les questions d'aménagement, de santé, d'emploi...La croissance économique induit pourtant une tension sur les ressources naturelles, et la hausse du coût de l'énergie a une incidence directe sur les déplacements, l'accès aux logements, aux soins, etc.
La spécificité d’une approche territoriale de l’énergie est de renforcer l’efficacité économique d’un territoire et de ses acteurs par des choix énergétiques appropriés. Elle cherche à croiser les enjeux, c’est-à-dire à trouver des réponses à différentes questions incluant simultanément celle de l’énergie : il peut s'agir d'enjeux paysagers, touristiques, économiques, sociaux, etc.
La mise en oeuvre de cette approche territoriale passe par la mise en débat du projet de territoire par les différents acteurs locaux. Les collectivités, comme les entreprises, sont consommatrices voire productrices d'énergie, elles jouent un rôle dans l'utilisation des ressources du territoire. Le dialogue entre l'ensemble de ces acteurs publics et privés doit ainsi permettre de donner une direction cohérente aux actions individuelles et collectives menées.
- Quelles sont les urgences, les priorités d’action ?
- Comment les solutions énergétiques locales peuvent répondre à la qualité de vie des habitants, à la création d’emplois locaux, à la renommée touristique, à la préservation des paysages, à la gestion des déchets… ?
- Comment la coopération entre acteurs facilite la mise en place de solutions innovantes et l’accès de tous à l’énergie ?
- Comment une bonne gestion de l’énergie peut contribuer à la valorisation des ressources naturelles locales et à l’identité du territoire ?
- Comment la participation des acteurs à la réflexion et à l’élaboration de solutions favorise l’adoption de pratiques économes ?
Le PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) est un outil qui permet d'organiser localement la gouvernance autour de l'énergie. Démarche volontaire ou obligatoire pour les grosses collectivités, il permet de conduire un diagnostic croisé des enjeux et de formaliser un plan d'action en faveur de la transition énergétique. Il force le dialogue avec les instances en charge d'autres thématiques (logement, transports, urbanisme, santé publique, paysage...)
D'autres cadres peuvent permettre d'aborder le projet du territoire : l'Agenda 21, le projet d'aménagement et de développement durable (PADD) ou encore le Schéma de Cohérence Territorial (SCOT), défini souvent à une maille un peu plus large.
Pour toutes ces raisons, les projets de Centrales Villageoises qui démarrent doivent avant tout prendre connaissance des enjeux locaux, des diagnostics et chartes déjà établis par les collectivités locales, des orientations données aux différents acteurs, afin que leur projet s'inscrive en cohérence avec l'existant.
Cet exercice doit aussi permettre de définir le territoire d'intervention de la futur société : quel est celui qui fait sens comme bassin de vie, comme unité géographique et paysagère, qui partage des enjeux communs?
Les projets de Centrales Villageoises sont citoyens, au sens d'une gouvernance citoyenne forte, mais ils accueillent aussi d'autres acteurs et doivent interagir avec l’écosystème local du territoire.
Et les projets de production d'énergie renouvelable portés doivent tenir compte des enjeux identifiés. Les premiers projets photovoltaïques portés dans le réseau ont ainsi porté une attention accrue sur le lien au paysage en territoire de Parc, sur le développement économique local, le lien social, l'urbanisme, etc.